Association de Sauvegarde de la Synagogue de Toul

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La communauté juive à Toul... au fil du temps.
  Jean Pol Marx

    Aucune présence juive n'est attestée à Toul entre le début du XIII° siècle et les années 1780.

   C'est à cette époque que des naissances d'enfants juifs dans des villages du toulois (Bicqueley, Boucq, Bruley, Choloy, par exemple) sont avérées, en consultant les actes de mariage à Toul de ces mêmes enfants, à la fin du XVIII°.

   Leurs parents sont venus s'installer dans ces villages, occupant bien souvent, la profession de bouchers

   Ils viennent souvent de la partie germanophone de l'Ancien Duché de Lorraine, ou ils vivaient misérablement dans des villages à forte population juive, autour de Sarreguemines, par exemple.

    L'Assemblée constituante, en accordant en 1791 la citoyenneté française aux Juifs du royaume de France, révolutionna leur vie. Eux, qui ne pouvaient sauf exception, vivre en France depuis leur expulsion de 1394, sont désormais libres de circuler, de s'installer et d'exercer toute profession de leur choix.

   Issus du monde rural, très pieux et attachés aux traditions, ces juifs installés dans le Toulois pratiquent et transmettent leur culte.

D'abord dans des maisons particulières, sous la conduite éventuelle d’instituteurs israélites (le premier arrive à Toul en 1791, et ils sont trois en 1798), qui prennent en charge l'éducation des enfants, religieuse certes, mais aussi profane. L'apprentissage du français va faciliter l'intégration des jeunes générations dans la vie sociale touloise.

   La communauté juive se développe vite : elle compte 242 personnes (enfants compris) en 1808. Elle se structure d'abord en créant un cimetière en 1806. Puis cinq couples (dont deux frères Bloch) achètent un terrain pour y édifier, à leurs frais, la première synagogue, en 1812. Ils sont marchands de bestiaux et représentent la première génération de juifs venus à Toul. L'immense majorité des juifs de Toul exercera encore pendant plusieurs décennies de petits métiers : marchand de chandelles, de chiffons, de vêtements et tissus usagés... Progressivement, ils s'installent en boutique et vendront vêtements et tissus neufs, et deviendront tailleurs, épiciers... Leurs enfants, feront ensuite des études et quitteront Toul.

   Au milieu du XIX° la moyenne des revenus et du patrimoine des juifs toulois est inférieure à celle des non-juifs. Seules émergent socialement quelques familles de marchands de bestiaux devenus banquiers (les Block) ou marchands de biens (les Bernheim à Blénod-lès-Toul). Ces familles participent activement au financement de la construction de l'actuelle synagogue, édifiée en 1862, à l 'emplacement de la première synagogue, vétuste et surtout trop petite : en 1854 sont recensés 619 personnes de confession israélite (soit plus de 8% de la population touloise).

   De même, le cimetière actuel est utilisé depuis 1867, le premier n'offrant plus de place disponible.

   Le premier rabbin est nommé à Toul en 1863. La population israélite de Toul ne cessera néanmoins de décroître, et ceci en lien avec l'exode de ses enfants : certains jeunes n'exercent plus les métiers traditionnels du petit commerce : l'un est médecin des hôpitaux à Paris, un autre est avocat à Nancy, un troisième ouvre un magasin de « nouveautés » à Paris. Ainsi, en 1893, on ne compte plus que 261 juifs à Toul, et cette tendance persistera tout au long du XIX°.

    Après la seconde guerre mondiale, quelques mariages seront encore célébrés à la synagogue, qui aura souffert comme les autres bâtiments du quartier. En 1965 a été célébrée une bar-mitzvah.

   Les juifs de Toul sont un bel exemple d'intégration à la cité : ainsi Julien Bloch, président de la communauté juive de Toul jusqu’à son décès en 1930 (à la suite de son oncle, qui fut adjoint au maire de Toul) a-t-il été conseiller municipal à Toul pendant la première guerre mondiale, membre de plusieurs associations patriotiques et de bienfaisance...

    Enfin, le décor du haut des piliers qui encadrent les grilles du jardin de la synagogue illustrent bien la qualité de cette intégration : deux « T » de Toul encadrent deux étoiles de David.

                                                                     Jean Pol Marx





La Synagogue de Toul.
 Dominique Jarrassé, Éditions Esthétiques du Divers, 
2024

La monographie sur la Synagogue deToul, ouvrage réalisé par Dominique Jarrassé,
professeur d'histoire de l'art et spécialiste de l'architecture des synagogues, président d'honneur de l'association
de sauvegarde de la synagogue de Toul, est disponible au prix de 10€ à la librairie Bossuet de Toul
ou au siège de
l'association, 02 rue Chanzy à Toul, 0681434248. Son envoi postal est possible en adressant la demande par internet (asso.syntoul@gmail.com) ou par SMS, moyennant un cout d'envoi de 6,80€ soit un total de 16,80€.

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